La magie du chaman est depuis toujours questionnée sur sa portée et ses orientations, il est vrai qu'au départ, dans les tribus éloignées au fin fond des forêts isolées, le chaman était à la fois l'homme-médecine, c'est-à-dire celui qui sait soigner de par sa connaissance approfondie des plantes et des breuvages, donc celui qui redonne la vie, mais aussi le dépositaire du savoir des anciens, de ceux qui ne sont plus de ce monde en étant tout de même reliés aux vivants grâce à son extraordinaire faculté à dialoguer avec eux, il est donc aussi l'homme qui parle aux morts, le nécromancien, ou bien l'homme qui aide l'âme à "partir", le psychopompe. Cette double appartenance, dans une universalité qui s'ancre sur les racines de la terre et s'élève au-delà du ciel vers l'absolu de l'après-vie, donne au chaman une aura mystique qui le place au côté du chef sans pour autant revendiquer son pouvoir car la source de sa puissance déjà très grande l'écarte des décisions du clan, il ne donne que des avis et des conseils mais ne gère aucunement les affaires quotidiennes du temps présent. Serait-ce sa dualité, entre ombre et lumière, qui l'empêche d'accéder directement aux décisions tout en ayant une vision pourtant claire des problèmes du moment et de ceux en devenir?
N'oublions pas que le statut du chaman tel que nous nous le représentons aujourd'hui s'apparente bien plus à celui d'un sorcier qu'à celui de l'homme-médecine traditionnelle, il en émane donc une force assez indistincte, à la fois sulfureuse et noire comme le charbon si nous pensons aux sortilèges et malédictions qu'il est capable d'invoquer, mais aussi transparaît une lumineuse source lorsque sa connaissance fait jour et apporte d'éclatantes solutions dont seule une grande sagesse est digne d'en apporter. C'est finalement cet incroyable écart, ce spectre large de compétences qui en donne une image si colorée avec des variations parfois complexes à définir précisément ou à placer sur une échelle de valeurs forcément profane et donc faussée. Il est pourtant loin au-delà et si bien ancré ici-bas que l'on peut dire sans erreur qu'il représente le parfait "médium", c'est-à-dire cet entre-deux situé au milieu de réalités qui ne sont normalement pas compatibles au simple mortel, une sorte d'Hermès voyageur entre les esprits (ou ici des déités plutôt animistes et païennes) et les vivants terrestres qui l'entourent et qui lui concèdent une confiance sans limites. Étant dépositaire de la science des anciens, il représente aussi cette bibliothèque où le savoir a été appris par transmission orale de générations en générations, une somme impressionnante de connaissances qui hélas tend à se perdre de nos jours avec les jeunes qui ne prennent plus le relais sacré de cette manne spirituelle qui s’écoute et s'apprend.
N'écartons pas non plus d'autres secrets, ceux qui consistent aussi à aller chercher la Connaissance là où elle se trouve, c'est-à-dire directement dans une mémoire qui n'est accessible que par les grands initiés possédant le Don, ce que nous appellerions aujourd'hui les "archives Akashiques" et qui apportent une aide sans faille pour qui en a la vision claire et surtout l'autorisation d'en parcourir les couloirs immatériels. Cette caractéristique est d'ailleurs l'une des plus importantes chez l'initié du rang de chaman, il peut solliciter une audience avec les ancêtres ou bien directement se laisser guider dans des sphères de connaissance hors du temps, à la fois dans le passé et l'avenir, dans la réalité vécue et toutes celles qui pourraient se dérouler de manière alternative. Mais pour arriver à ce stade où les portes de cette dimension s'ouvrent, il faut aussi savoir renoncer à sa propre réalité et entreprendre de se perdre aux frontières de ce que les hommes appellent parfois la folie en passant par la transe chamanique. Cet état de conscience modifiée est une résultante de plusieurs capacités combinées, de celle qui déclenche le Don en soi, de celle qui transmute ce soi en tout, et de celle qui permet effectivement aussi d'en revenir avec cet acquis, cette expérience d'avoir traversé l'espace et le temps ou d'en avoir eu le privilège d'en transgresser quelques règles pour le bien de la communauté des Hommes.
Mais le chaman est aussi un terrible sorcier lorsqu'il doit défendre cette même communauté face à l'adversité et à l'entropie du monde. Il peut alors invoquer les démons et leur commander tous les maux possibles pour s'attaquer aux ennemis, ainsi le mal combat le mal et se transmute en bien ou s'annihile en retournant à son néant. Connaître les Grandes Lois de l'Univers apporte à la fois cette sérénité d'en suivre les préceptes mais aussi une lourde responsabilité d'en assumer les conséquences sur soi comme unique récipiendaire de cette charge et des potentielles fautes commises en toute profonde conscience. Ainsi, l'initié ne peut jamais dire qu'il ne savait pas, il ne peut jamais se cacher derrière une excuse, il est au contraire celui qui va porter la croix au nom de tous les autres qu'il représente, il est l'étendard visible de sa communauté et en porte les combats mais aussi les nombreux stigmates sur sa chair, dans son esprit et au cœur de son âme. C'est donc en toute conscience qu'il peut agir sans repentance sachant que sa décision est juste, auquel cas il aura à en répondre.
C'est du "sorcier-chaman" finalement dont il est question, afin de mieux exposer sa dualité, que l'initié de haut rang s'adonne à un ésotérisme éclairé par une sagesse qui dépasse l'entendement du profane mais qui peut aussi accessoirement se faire passer pour une monstrueuse logique à qui n'aura pas la compréhension globale du paradigme en présence, c'est-à-dire cette vision holistique qui permet d'appréhender la source et le but, le début et la fin, l'Alpha et l'Oméga d'une réalité qui se construit avec les briques du temps et de la matière. Ceci sans oublier la volonté de créer, une puissance de réalisation en-soi pour autrui. Car il ne saurait y avoir pour le sorcier-chaman aucune prise de pouvoir personnel, il ne peut agir que dans un contexte dont il s'exclut en terme d’avantage, le seul pouvoir conféré lui est uniquement prêté en qualité de médium conscient, d'un entre-deux encore une fois qui fait lien avec les multiples strates d'une réalité dont il a une vision lucide pour s'engager sur un chemin plutôt qu'un autre là où le quidam se perdrait dans un infini labyrinthe de possibilités sans pouvoir n’en choisir aucune, et donc rester en stase, en pleine inertie et ne jamais avancer...
Le portrait d'un sorcier-chaman s'apparente à vouloir dépeindre un personnage forcément incompréhensible car ses décisions suivent des principes qui n'appartiennent pas au commun, il faut savoir dépasser son Ego et oublier les évidences apprises, c'est-à-dire désapprendre, pour commencer à voir poindre au loin l'étincelle d'une logique qui n'appartient pas à ce monde tout en le préservant, ainsi selon les angles et les points de vue la face de la réalité sera modifiée et un jugement pourra être exprimé, mais toujours faussé s'il ne connaît pas toutes les facettes en jeu… L'initié aborde cet aspect multiple par sa connaissance des principes ésotériques qui lui confèrent un jugement plus global avec le recul nécessaire pour pointer une solution, ou plusieurs… Étant chaman professionnel, je me dois aussi d'aborder toutes les facettes d'une problématique afin d'effectuer les travaux spécifiques qui apporteront un itinéraire à suivre, mais je laisse toujours le choix de la route à celui dont il revient de l'emprunter. Si vous aussi êtes demandeur, d'un travail ésotérique, d'une réponse existentielle ou d'une solution, n'hésitez pas à me contacter pour en discuter de vive voix aux 01.43.48.83.01 ou 06.09.11.94.56 (numéros directs et non surtaxés) ou bien à m'en faire part en m'écrivant via mon formulaire de contact qui s'ouvre ci-dessous en cliquant sur ma bannière web. Je vous dis à très bientôt pour extraire la part d'ombre qui s'oppose à vos projets.
Jean-Pascal BRUNO