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Nous avons, généralement, une vision du monde avec ce sentiment de très grande complexité qui en émane et dont la logique humaine et ses diverses cogitations ne font que renforcer à l’extrême cet aspect à la fois confus et inextricable qu’ont les évènements à s’entrechoquer de manière compliquée selon des schémas souvent incompréhensibles à cette même logique. C’est ainsi, en effet, que la grande majorité des gens capte le monde par le biais d’une réalité entièrement reconstruite intérieurement par leurs facultés cognitives, lesquelles ont cette étonnante fonction d’accumuler consciemment mais aussi inconsciemment une immense foule d’informations hétérogènes pour tenter d’en construire une histoire, apparemment sensée à notre échelle, et par conséquent d’en accepter le résultat obtenu comme parfaitement conforme à la seule et unique vérité à concevoir. Pourtant cette vision profane du monde, et donc des choses qui nous entourent, est parfaitement fausse par définition puisque nous-mêmes ne sommes pas parfaits pour en élaborer une vérité totalement dénuée d’erreurs, que notre pouvoir de captation n’est que la résultante de sens que nous avons faillibles, et qu’enfin notre capacité d’analyse est elle-même grandement limitée, entachée d’inexactes interprétations et de convictions la plupart du temps notoirement infondées ou déformées.
Alors, comment oser comprendre que nous ne savons rien de ce que représente la Réalité, que nous ne voyons que l’illusion de celle-ci qu’à travers des filtres qui nous composent, et comment dépasser cette limitation qui nous empêche de voir l’invisible ou ce qui nous est caché ? C’est ici même la définition de l’ésotérisme que d’aller chercher ce qui semble parfaitement hermétique et occulté, d’aller au-delà de la superficialité qui nous subjugue par ses fausses images, par ses sons imprécis et ses ressentis infidèles, tel l’incohérent montage amateur d’un premier film d’auteur, forcément fictif, simpliste et rudimentaire. De nombreux signes indiquent pourtant, qu’au-delà des limitations imposées par notre incohérence humaine à saisir l’entièreté de la Réalité, nous pouvons parfois à de rares instants percevoir l’envers du décor et les coulisses du film de l’existence, ce sont dans ces moments que surgissent, telles de surprenantes synchronicités (1), d’ultimes vérités auparavant cachées ou bien des portes qui s’étaient habilement dérobées à notre vue tronquée. Qui contrôle ces nouveaux espaces invisibles ou bien qui cherche à nous les dissimuler ? Et dans quel but malicieux ou bien inavoué ? Les initiés ont depuis des millénaires cherché ces réponses, elles sont à double tranchant, à la fois très proches de nous et si éloignées de nos concepts courants, elles appartiennent à ceux, qui humains ne veulent pas les dévoiler mais aussi à d’autres sphères qui nous en imposent le silence, chacun de ces deux pôles pour des raisons parfois diamétralement opposées…
Qu’il existe des mondes invisibles à nos sens, cela est démontré par la science et très communément admis, par contre ce qui l’est moins c’est que certains humains initiés à des pratiques "d’ordre magique" (pour utiliser à ce stade une tournure générique non différentiée) disposent de cette faculté, de ce don ou sixième sens si l’on veut, pour entrer en contact avec des environnements autrement inaccessibles au commun des mortels ainsi qu’aux entités qui peuplent ces nouveaux horizons. Qui sont ces initiés ? L’on pourrait épiloguer longuement sur toutes ces castes de sorciers, de magiciens ou de druides, voire de chamans pour tenter d’expliquer pour chacun leurs spécificités et leurs orientations, bonnes ou moins bonnes, mais le principal à retenir c’est que certains d’entre eux préfèrent ne rien dévoiler des dits secrets qu’ils ont pu acquérir alors que d’autres en font profiter plus librement des bienfaits potentiels à ceux qui en ont besoin. Pour cataloguer très sommairement : d’un côté des initiés de l’ombre, c’est-à-dire bien souvent issus des forces obscures et ne désirant conserver leur pouvoir pour ne servir égocentriquement que leur propre compte, de l’autre les initiés de la lumière ou plus prosaïquement des praticiens plus ouverts au partage afin d’exercer une magie plus bénéfique et lumineuse. Dans nos sociétés occidentales nous retrouvons ces schémas relativement dissociés, apparemment simplistes, à deux strictes facettes, noire et blanche, radicalement opposées ou très rarement réunies.
Notons rapidement (car il y en aurait beaucoup à dire) qu’il en est tout autrement dans les sociétés orientales, ou non occidentalisées, qui possèdent des doctrines plus mitigées, du moins dans cet aspect où le mélange du noir et du blanc n’est pas si radical, l’exemple le plus parlant étant l’image symbolique du Tao dans laquelle nous retrouvons un point noir dans la surface blanche et inversement un point blanc dans la surface noire, ce qui caractérise ainsi une vue plus nuancée non seulement de la vision du monde mais aussi des pratiques magiques ou spirituelles qui s’y rattachent. Cette notion assez binaire que nous avons en occident est elle-même à l’image de nos sciences où tout est soit vrai soit faux, sans intermédiaire ou zone grise, tout comme l’informatique avec ses 0 et ses 1 qui ne laisse aucun entre-deux, quoi qu’avec les informations quantiques nous découvrons enfin qu’il existe aussi une troisième voie, celle du ni l’un ni l’autre ou des deux à la fois ! Ce dernier point est en soi une révolution scientifique qui rejoint paradoxalement des concepts spirituels très avancés qui ont eu cours depuis des millénaires chez les hindouistes avec la Trimurti (2), pour ne citer qu’eux (au passage aussi : les hexagrammes chinois basés sur la transformation sont aussi un exemple de "non-binarité" et de modulation), de même dans bien d’autres dogmes où rien n’est ni complètement noir ou blanc. Ainsi, la spiritualité reste l’apanage plus malléable et ouvert des sociétés non occidentales alors que chez nous s’opère une scission très nette entre la sombre et sulfureuse sorcellerie, problématique "magie noire" de destruction orientée "Thanatos" (3) et la magie opérative blanche, ou rouge si plus orientée "Eros" (4), se positionnant en pleine lumière assurément positive et bénéfique pour résoudre des problèmes, sans en poser d’autres…
Mais, de ces faces cachées ou que l’on ne voudrait pas forcément voir au quotidien dans nos sociétés occidentales via des positionnements plus spirituels ou même magiques, il coexiste aussi la réalité véritablement invisible d’une toute autre nature bien plus inaccessible à nos esprit humains, c’est une réalité située sur une dimension non matérielle, un plan absolument inaccessible à notre entendement logique car son essence dépasse notre imagination et transcende notre esprit captif de notre matérialité. Nous parlons ici d’une dimension karmique, éthérique de haut niveau dont même les plus aguerris d’entre les initiés ne peuvent en concevoir la puissance et les buts qui ne s’énoncent que ne manière symbolique par delà notre compréhension. Cet autre monde véritablement invisible à tous ne nous est pourtant pas étranger, bien au contraire puisque c’est, d’une certaine façon, une autre partie de nous-mêmes, bien plus grande, qui s’y trouve avec une logique d’évolution dépassant de très loin nos quelques dimensions spatiales et temporelle pour définir un mode existentiel infiniment supérieur, immensément complexe et à des années-lumière de notre entendement le plus élaboré. Cet autre nous-mêmes faisant partie d’un Grand Tout doit être considéré comme la trame d’un tissu dont nous ne serions qu’un des multiples fils tissés par des Lois Universelles, véritables entités dans un univers inconcevable où les symboles sont plus vivants que nous-mêmes qui ne sommes qu’un reflet fugace sur la vague mouvante d’un océan infini. Les initiés, qu’ils soient de sombres engeances ou plus éclairés savent qu’une dimension éthérique nous surplombe à l’image d’un lecteur lisant une bande dessinée en passant d’une case à l’autre où nous serions platement inscrits.
Face à ces mondes, intermédiaires ou plus éloignés nous surveillant de haut, l’exigence d’humilité est de rigueur pour ne pas sombrer dans une égocentrique folie furieuse ne menant qu’à la destruction de soi et d’autrui là où au contraire la direction qui nous est suggérée impose l’entraide et la concertation, le partage et la sérénité de l’esprit et de l’âme. Bien entendu, à chaque secret ésotérique il convient de modérer le pouvoir ainsi acquis et d’en faire bon usage, à défaut le pouvoir mal utilisé se retournera contre celui qui tente de s’en accaparer des bienfaits usurpés en oubliant qu’il n’est pas seul au monde, monde humain, monde symbolique de l’éther et monde karmique qui présuppose une initiation bien intentionnée pour perdurer et évoluer. Le profane, pour sa part, aura ce droit de regard et d’information sur ce que sa propre route existentielle lui promet, il pourra de lui-même trouver des réponses ou bien les demander avec les précautions d’usage aux initiés en ayant le droit et les capacités. En qualité de chaman je me suis engagé sur cette voie de l’entraide, elle requiert une grande vigilance face aux forces s’opposant au bien, de même qu’un savoir-faire et une Connaissance que je remercie de m’avoir donné une vision plus large du monde en pouvant élaborer des travaux et rituels utiles aux personnes demandeuses. Comme d’habitude je réponds à toutes les questions concernant cet article, donc n’hésitez pas à me joindre pour plus d’information !
Jean-Pascal BRUNO, chaman professionnel
(1) Synchronicité : la synchronicité est l'occurrence simultanée dans l'esprit d'un individu d'au moins deux événements mentaux qui ne présentent pas de lien de causalité physique, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Cette notion s'articule avec d'autres notions de la psychologie jungienne, comme celles d'archétype et d'inconscient collectif.
(2) Trimurti : dans l'hindouisme, la Trimurti (trois formes en sanskrit) est la partie manifestée de la divinité suprême qui se fait triple pour présider aux différents états de l'univers. Les dieux Brahmâ, Vishnou et Shiva symbolisent respectivement la création, la préservation et la destruction.
(3) Thanatos : dans la mythologie grecque, Thanatos (en grec ancien Thánatos) est la personnification de la Mort.
(4) Éros : (en grec ancien Érōs) est la divinité primordiale de l’Amour et de la puissance créatrice dans la mythologie grecque.
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