La médecine traditionnelle en Haïti apprehende differement la santé,et la maladie que la medecine moderne
.La maladie naturelle, qu'on pourrait qualifier d ‘animiste,amène à consulter le Docteur feuille ou médecin créole.
Les soins dispensés par ses soins sont préventifs et curatifs et peuvent être renforcés par des rituels simples.
La maladie est un événement familial et c'est au sein de la communauté que se prennent toutes les décisions concernant les stratégies de guérison.
Si c'est une maladie loa ou une maladie du diable qui est préssentie par le groupe, les gens se dirigeront vers le houngan ou la mambo.
Le Houngan ou la mambo dispensent leurs soins dans le pérystile de la région. Les rituels de guérison souvent très complexes sont effectués selon la gravité des maladies. Ils assurent aussi les échanges symboliques entre les fidèles et les esprits.
Y-a-t-il une similarité entre le Chaman et le Houngan, pour le comprendre, allons voir ce qui se passe chez le Chaman.
Le sorcier primitif
Depuis le début du siècle, l’éthnologie a coutume d’appeler chaman ou shaman, medecine-man, (grand) sorcier, voire magicien, les individus doués de pouvoirs magico-religieux, basés sur l’extase, qui leur confèraient un rôle essentiel dans les sociétés dites primitives.
Il existe un chamanisme sibérien, indonésien, océanien, nord et sud américain,Et aujourd’hui un neo chamanisme moderne
Malgré cette diversité historique et géographique, les aspects de ces chamanismes sont si ressemblants qu’on les intégre dans l’étude des religions de peuples soit disant évolués .
Pour mieux cerner le problème, nous dirons qu’au sens strict, le chamanisme est avant tout un phénomène du centre de l’Asie (le mot provient du toungouse shaman), et qu’il peut se définir comme une « technique de l’extase », et de communication avec le monde des èsprits aujourd’hui appellé inconscient personnel ou collectif.
Cette technique de l’extase, soulignons-le, implique « transe »mais nullement « possession ordinaire .
le chaman, dans ses rituels de communication avec les Esprits de la Nature ou avec les ancetres, vat enter de les les utiliser, et non se laisser devenir, par une « possession » quelconque, leur docile instrument.
Ceci n’est évidemment pas à la portée de n’importe qui.
Le chaman est un élu, appelé par vocation. Car il n’est pas seulement un magicien. Il est également mystique, prêtre, poète, responsable des âmes de sa communauté
La vocation se manifeste de différentes manières : par hérédité de la ligne féminine chez les Vogouls; par hérédité masculine et reconnaissance des Esprits, chez les Ostyaks et les Samoyèdes sibériens;
Par révélation en rêve d’un chaman défunt chez les Toungouses transbaïkaliens;
Par un don inné du ciel chez les Ostyaks orientaux et les Vasiuganes, etc.
Comme nos médiums, le chaman est souvent affecté d’états morbides
. Cependant le chaman, répétons-le, est toujours maître de sa transe, il ne faut donc pas le confondre avec l’épileptique;
Il est, comme l’a écrit mircéa Éliade, grand spécialiste du chamanisme, « un malade qui a réussi à guérir, qui s’est guéri lui-même » et qui prétend guérir les autres.
Les pouvoirs du Chaman
L’expérience du chaman est riche en transes, maladies et rêves, soit « venus du ciel », soit provoqués.
Élu, ayant subi sa « maladie-initiatique » (souffrance, mort et résurrection symboliques), le chaman devient le grand maître de la transe extatique.
Cette extase lui permet entre autre :
De discerner les âmes des mortels, de les suivre lorsqu’elles quittent leur corps (sommeil ou mort) et de les ramener éventuellement dans ce corps; de descendre aux Enfers pour racheter les âmes d’accidentés ou de malades et les ravir aux démons voraces; de monter au ciel et de conserver avec les dieux. Bref, elle le libère des servitudes de l’espace et du temps.
Elle lui accorde d’étonnants pouvoirs : lévitation, vol dans les airs, invisibilité, maîtrise du feu, démembrements initiatiques, etc. Guérisseur et “psychopompe »,
le chaman chevauche les éléments, interprete le langage secret des esprits et des daimons, prend à volonté des formes animales, se rend invisible à son gré, maîtrise la chaleur et, en produisant pour lui-même une « sudation magique », dompte le froid et surmonte les blessures. Comme guérisseur, sa spécialité s’exerce en ce monde et dans l’autre.
La première phase de la guérison chamanique consiste en une « récupération de l’âme ».
Chez les Bouriates de la région d’Alarsk, par exemple, entouré de plusieurs objets, parmi lesquels une flèche : de sa pointe, un fil de soie rouge mène jusqu’à un bouleau dressé à l’extérieur de la yourte, dans la cour. C’est par ce fil que l’âme du malade est censée réintégrer son corps; c’est pour cette raison, la porte de la yourte reste toujours ouverte.
Si l’âme du malade refuse de revenir, le chaman part à sa recherche et finit par descendre dans le monde des defunts ou des Morts pour l’en ramener.